Tortellini ricotta épinards, par Claude Frôté

25 mars 2017

Pour environ 36 pièces (entrée pour 6, plat principal pour 3)

 200 g de ricotta

300 g de jeunes pousses d’épinard

2 gros œufs + 1 jaune

200 g de farine*

1 morceau de parmigiano reggiano

1 noix de muscade

Sel

Huile d’olive

50 g de beurre

* pour une pâte plus ferme, le chef recommande de couper la farine avec de la semoule de blé dur, soit 170 g de farine et 30 g de blé dur

Préparer la pâte : fouetter les 2 œufs, ajouter un filet d’huile d’olive et une pincée de sel.

Former une fontaine avec la farine et y verser les œufs. Agglomérer en pâte puis travailler avec la paume de la main jusqu’à l’obtention d’une pâte souple, mais pas collante (l’opération prend moins de 5 minutes).

Emballer dans du papier film et réserver au frais.

Pour la farce, nettoyer les épinards. Si c’est l’hiver, utiliser des épinards d’hiver, les équeuter et récupérer 300 g net de vert. Attendrir 2 minutes dans une grande casserole d’eau bouillante salée.

Egoutter, puis essorer les épinards en les serrant dans un torchon ou en appuyant dessus avec une cuillère à soupe. Le but est d’éliminer un maximum d’eau afin de ne pas «lessiver» la farce.

Hacher les épinards et les mélanger avec la ricotta. Ajouter 1 pincée de sel, saupoudrer de noix de muscade fraîchement râpée, puis ajouter le jaune d’œuf et 2 cs de parmesan râpé. Bien mélanger.

Diviser la pâte en 6 portions. Passer dans le laminoir de la machine à pâte, cran par cran. Au cran n°4, plier le ruban en deux, puis recommencer l’opération en le passant dans le sens inverse («couture» côté laminoir).

Continuer jusqu’au cran n° 6 au 7 jusqu’à ce que le ruban soit fin (si on le pose sur un torchon, on doit voir le torchon à travers).  Y tailler 6 ronds avec un emporte-pièce ou une boîte de thon vide.

A l’aide d’une petite cuillère, déposer des dômes de farce au milieu des cercles.

Mouiller les  bords avec de l’eau, plier en deux de manière à obtenir des demi-lunes et bien chasser l’air autour de la farce. Humidifier et coller les coins entre eux pour obtenir des tortellini. Déposer sur du papier sulfurisé.

Porter une grande casserole d’eau à ébullition, saler (10 g de sel par litre d’eau), puis y plonger les tortellini. Baisser le feu de manière à ce que l’eau soit frémissante (sinon les tortellini risquent d’éclater). Cuire 4 minutes.

Pendant ce temps, faire fondre le beurre dans une petite casserole, sans le colorer. Selon goût, le parfumer avec 2-3 feuilles de sauge.

Récupérer les tortellini à l’aide d’une écumoire et les répartir dans des assiettes creuses.

Napper avec 2-3 cs de beurre, puis saupoudrer généreusement de parmesan fraîchement râpé. Déguster sans attendre.

On fait quoi avec les chutes de pâte ?

S’il reste de la farce, on peut refaire une série de tortellini.

S’il reste juste de la ricotta, on peut l’aromatiser avec une herbe, une épice ou du zeste d’agrumes, et en garnir les tortellini.

On peut aussi refaire des rubans et y tailler des maltagliati (mal taillés en italien), soit des mini lasagnes découpées de manière irrégulière. En 2 minutes, elles sont cuites !

A la place du beurre

On peut relever ces ravioli avec un filet d’huile d’olive et un peu de zeste de citron ou d’orange râpé, car les épinards adorent les agrumes. Ne pas oublier de les saupoudrer de parmesan fraîchement râpé. 

A la place des épinards

La version alternative la plus classique est de remplacer les épinards par la même quantité de vert de blette. Mais on peut aussi varier les plaisirs et utiliser des plantes (ail des ours, ortie), des herbes sauvages (bourrache, marjolaine), les ressources du potager (scarole, chicorée), ou d’autres légumes : asperge verte au printemps, courgette ou aubergine en été, artichaut… Bienvenu dans le monde infini des ravioli !

Le portrait du chef

Dans le canton de Neuchâtel, le Bocca est une institution. Cela fait plus de trente ans que Claude Frôté y dirige les fourneaux, dans le joli village de Saint-Blaise, au bord du lac. L’homme pourrait être tenté de se reposer sur ses lauriers. Mais il n’en est rien. Toujours en quête d’innovation, il pratique une cuisine en constant mouvement, n’hésitant à y intégrer les saveurs et les techniques qu’il découvre notamment au gré de ses nombreux voyages. En revanche l’accueil, lui, ne change pas : toujours extrêmement chaleureux, à midi comme le soir. «Car tenir un restaurant, ce n’est pas seulement présenter de belles assiettes», revendique le chef.