Un festival de calzone, par Angelo Citiulo

9 mars 2019

Calzone barese

(Tourte aux oignons de printemps)

Pour 4 à 6 personnes

 

250 g de farine

250 g de semoule de blé dur

150 g de purée de patate

300 g d’eau

1 cube de levure fraîche

1 kg d’oignons nouveaux

200 g d’olives noires dénoyautées

2 filets d’anchois (fac.)

Huile d’olive

Sel

Poivre du moulin

 

Préparer la pâte : mélanger les deux farines dans le bol du mixer (utiliser 500 g de farine si on ne trouve pas de blé dur).

Emietter 15 g de levure dans l’eau tiède, ajouter 4 cs d’huile d’olive et bien mélanger au fouet.

Mettre en marche le mixer (vitesse la plus lente) ; ajouter la purée de pomme de terre dans la farine, puis le liquide ; dès que la pâte est agglomérée, ajouter 1 cuillère à moka de sel et pétrir une dizaine de minutes (vitesse 2) jusqu’à ce que la pâte soit lisse et souple. Un bon test : elle doit se détacher facilement de l’ustensile du mixer.

A défaut de mixer, pétrir vigoureusement la pâte pendant 10 minutes.

Diviser en trois pâtons (2 moyens et 1 plus petit). Disposer sur un torchon, recouvrir et laisser lever 1h à 1h30 à température ambiante. Pour aller plus vite, glisser 40 minutes dans le four (chaleur conventionnelle) préchauffé à 30°.

Préparer la fondue d’oignons : retirer une partie du vert (l’utiliser dans une salade à la place de la ciboulette ou pour parfumer un bouillon). Retirer la première couche. Emincer en rondelles d’1 cm d’épaisseur.

Chauffer 3 cs d’huile d’olive dans une poêle anti adhésive et y faire fondre les oignons une dizaine de minutes. Ajouter les olives et les anchois (taillés en petits morceaux), saler légèrement et poivrer. Laisser tiédir.

Confectionner la tourte : réserver le plus petit pâton pour faire un panzerotto.

Etaler les deux autres pâtons en cercle sur un peu de farine. Disposer le premier dans un moule à tarte huilé (28 cm de diamètre). Y verser la fondue d’oignons et bien la répartir.

Recouvrir avec l’autre pâton. Bien pincer les bords pour que le tout soit hermétique. Piquer avec une fourchette, badigeonner d’huile d’olive et glisser dans le four préchauffé à 200°. Cuire 25 à 35 minutes ; la tourte doit être dorée.

Sortir du four et recouvrir d’un torchon. Ainsi, le calzone conservera tout son moelleux.

Déguster quelques heures plus tard ou le lendemain, il n’en sera que meilleur.

 

Panzerotto tomate mozzarella, la pizza calzone des Pouilles

Pour 1 pizza

 

1 boule de pâte à pizza (voir la recette du calzone barese)

3 tomates pelées

100 g de mozzarella

Origan (ou basilic)

Sel

Poivre du moulin

 

Etaler la pâte en cercle sur un peu de farine.

Sur la partie inférieure, disposer les tomates écrasées à la fourchette, la mozzarella (déchirée) et l’herbe aromatique. Saler et poivrer.

Recouvrir avec le reste de pâte de manière à donner une forme de demi-lune à la pizza.

Bien pincer les bords pour que la pizza puisse gonfler.

Disposer sur la plaque du four et cuire 15 minutes à 240°.

Déguster sans attendre, à la sortie du four, lorsque la pizza est chaude et croustillante.

 

Qui a inventé la pizza calzone ?

Pour la plupart d’entre nous, calzone est synonyme de pizza fermée, en forme de demi-lune. C’est le fameux calzone napolitain – et non la calzone, calzone signifiant… pantalon. Mais dans les Pouilles aussi, on trouve une recette de calzone, le panzerotto, dont certains affirment qu’il serait à l’origine du calzone napolitain. Souvent vendu dans la rue, le panzerotto est frit. Mais au restaurant, on peut aussi le déguster al forno (cuit au feu de bois), comme à Naples. Les deux régions se disputent la paternité de la recette depuis des siècles. Une chose est sûre : le calzone, c’est affreusement bon !

 

Le véritable calzone barese, aux spunzali

Dans les Pouilles, on se régale d’une variété d’oignons autochtones nommés spunzali. Physiquement, ils ressemblent à des oignons de printemps, mais leur saveur est encore plus douce. Le véritable calzone barese (de Bari) est une tourte farcie de spunzali. Ces oignons sont aussi utilisés dans mille autres plats (salades, viandes, poissons), un peu comme l’échalote chez nous. Leur saison va du printemps à l’automne.

 

Pourquoi de la patate dans la pâte ?

Tout simplement pour y amener de l’humidité, ce qui permet de conserver la pâte plus longtemps. C’est que dans les Pouilles, les marins prenaient la mer pour plusieurs jours. Il leur fallait dès lors du pain qui pouvait se conserver. Aujourd’hui, cette même recette sert à confectionner des tourtes, mais aussi de moelleuses focaccias, et même de la pizza !