Orechiette alla cima di rapa, par Angelo Citiulo

19 janvier 2019

Pour 4 personnes

 

400 g d’orechiette

600 g de cima di rapa

1 piment d’Espelette (ou 1 piment rouge)

2 gousses d’ail

2 anchois au sel (à défaut, 4 filets d’anchois à l’huile)

Huile d’olive

Gros sel

 

Eplucher les gousses d’ail, puis les écraser à l’aide de la lame d’un grand couteau.

Emincer finement le piment ; selon goût, conserver plus ou moins de graines, sachant que ce sont elles qui contiennent le principe actif du piment.

Rincer les anchois au sel, détacher les filets, les laisser tremper 30 minutes dans de l’eau froide, puis les éponger et les détailler en morceaux.

Chauffer à feu très doux 4 cs d’huile d’olive dans une poêle anti adhésive. Y faire confire les gousses d’ail, les piments et les anchois pendant 10 à 15 minutes. Lorsque les anchois ont fondu, c’est prêt. Retirer l’ail et réserver la préparation.

Retirer les bases dures de la cima di rapa. Emincer les tiges (au besoin, les tailler en deux dans le sens de l’épaisseur), et détailler grossièrement les feuilles. Détacher les mini brocoli et les laisser entiers.

Porter 4.5 litres d’eau à ébullition, ajouter 45 g de gros sel, verser les orechiette puis, 3 minutes plus tard, ajouter la cima di rapa.

Egoutter en n’oubliant pas de conserver une louche d’eau de cuisson.

Mettre la préparation aux anchois dans un grand saladier, ajouter les pâtes et un peu d’eau de cuisson (riche en amidon, elle permet de lier le tout).

Bien mélanger et répartir dans des assiettes creuses. Ajouter un filet d’huile d’olive avant de déguster.


C’est quoi la cima di rapa ?

C’est un légume vert d’hiver extrêmement populaire dans le Sud de l’Italie. De la même famille que le brocoli – les choux – il en a un peu le goût, une touche d’amertume en plus. On en trouve de plus en plus facilement en Suisse, et on s’est même lancé dans sa culture, notamment à Genève. Avec la cima di rapa, on ne jette rien ! Hormis sa base, elle se laisse manger toute entière : feuilles, tiges, et même boutons floraux. Ils ressemblent à des mini brocolis et, pour les amateurs, c’est le «must» de la cima.

 

Les orechiette alla cima di rapa : 1 recette, 1000 variantes !

Dans les Pouilles, région d’origine du plat, chaque famille a sa version des orechiette alla cima di rapa. Certains ajoutent de la chapelure au moment de la servir, d’autres du fromage râpé. On peut aussi enrichir le plat de pois chiches ou, au contraire, en supprimer des éléments comme le piment ou les anchois si on n’aime pas ça. Dans certaines versions, les anchois sont remplacés par des vongole  ou des moules. C’est que, dans les Pouilles, on aime marier les ressources de la terre (légumes et légumineuses) avec celles de la mer. A la place des orechiette, pâtes typiques des Pouilles, on peut opter pour d’autres pâtes, mais on veillera à choisir un format court et au blé dur, par exemple des caserecce ou des penne rigate.

 

Et si on ne trouve pas de cima di rapa ?

On peut quand même faire la recette en troquant la cima di rapa contre du chou-fleur ou du brocoli, comme cela se fait fréquemment dans les Pouilles. Dans ce cas, prévoir 400 g de légume, détacher les mini bouquets et les cuire dans la même casserole que les pâtes. Ainsi le légume donnera du goût à l’eau de cuisson.

 

A part des pâtes, on fait quoi avec de la cima di rapa ?

On peut aussi la déguster en entrée ou en accompagnement ; il suffit de la cuire à l’eau bouillante, puis de la faire revenir dans un mélange d’ail et de piment, avant de la relever d’un filet de jus de citron. Dans les Pouilles, on aime aussi la manger avec de la purée de fèves, du pain et de l’huile d’olive. Simple, bon, modeste et sain : un exemple de cucina povera !

 

Le portrait du chef

Originaire des Pouilles, Angelo Citiulo a grandi à Turin, où il a découvert la formidable richesse de la cuisine piémontaise. Mais sa curiosité l’a poussé à travailler en Ligurie, dont les plats «mare e monte» (terre et mer) influencent toujours sa cuisine. Puis il a continué son parcours en Emilie-Romagne et en Toscane. C’est dire si Angelo connaît les cuisines régionales de son pays ! A côté de La Closerie, son restaurant de Cologny, le chef a repris en 2015 les rênes d’une autre auberge au bord du lac : l’Auberge communale de Collonge-Bellerive, dont il a fait une nouvelle adresse gourmande de la campagne genevoise. On court au Collonge-Café pour déguster un poulpe d’une tendreté émouvante, des pâtes «cacio e pepe» mythiques, et plein d’autres plats emblématiques de la cuisine transaslpine.